Jeudi 29 février, près de 20 personnes de tout horizon se sont rassemblées pour réfléchir et échanger sur les impacts de l’intelligence artificielle sur les professions du chiffre. Experts-comptables, commissaires aux comptes, avocats, consultants et partenaires de la profession se sont réunis dans le principe d’ouverture du Lab50 sur les métiers liés directement et indirectement à la profession du chiffre.

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Pour la seconde fois, le Lab50 proposait une soirée de tables rondes. Ces ateliers coopératifs permettent d’échanger et de réfléchir dans une atmosphère conviviale sur des thématiques données. Elles constituent un moment phare du DCPA aux Etats-Unis.

Deux thématiques étaient proposées : l’IA et la data, et l’IA et ses cas d’usages. Ces deux thématiques ont été abordées par chaque table ronde où, tour à tour, chaque participant a pu exposer son point de vue et discuter pendant près d’une heure d’échanges.

Les principaux points suivants ont été abordés :

  1. Un impact fort pour les deux professions d’expert-comptable et de commissariat aux comptes : une organisation mutualisée de la profession paraît nécessaire, afin de garantir un niveau de qualité optimal dans l’utilisation des technologies IA. Quelques pistes de réflexion ont été explorées : création d’un Data Hub, mutualisation des comportements potentiellement anormaux par secteur d’activité…
  2. Agent personnel de production d’écrits : une utilisation concrète de l’IA dans les travaux réside dans la réécriture factuelle de contenu prérédigés pas l’être humain, la production de contenu pour les réseaux sociaux / les sites internet ou encore la formalisation de plan structurés pour un discours / un écrit.
  3. IA conversationnelle et Assistance logicielle : L’IA est envisagée comme un assistant pour faciliter l’utilisation des logiciels par les collaborateurs, effectuer des recherches dans la documentation, créer du contenu, et même servir d’avatar pour expliquer des comptes de résultat ou des bilans aux clients.
  4. Assistant à la création et gestion d’applications : L’IA peut simplifier la création d’applications grâce à des plateformes de développement de low code. Elle aide également à configurer et gérer le parc informatique au sein d’une organisation de manière uniforme.
  5. Confidentialité : Les questions de confidentialité, de déontologie, et de confiance envers les IA ont été soulignées. Il a été conseillé d’anonymiser les données pour maintenir la confidentialité, et d’être transparent sur l’utilisation de l’IA envers les clients, notamment en l’indiquant dans les lettres de mission. Par ailleurs, au-delà des aspects de confidentialité, il a été souligné le faible intérêt de téléverser directement un fichier FEC dans l’IA, cette dernière établit des retours très génériques, voire hallucinatoires. Il est plus pertinent par exemple d’uploader une data visualisation à commenter. Cette pratique anonymise d’ailleurs facilement les données comptables par l’agrégation d’informations.
  6. Formation et utilisation responsable de l’IA : L’autoformation à l’utilisation de Chat GPT est la meilleure manière d’apprendre. Il est important également d’inciter ses équipes à l’utilisation quotidienne de ces outils, afin qu’elles puissent constater par elles-mêmes les forces et les faiblesses des restitutions proposées. Dans une perspective d’inclusion, il est crucial de s’assurer que personne ne soit laissé de côté dans l’adoption de l’IA, en éveillant l’intérêt des réticents à son utilisation et en sensibilisant tous les collaborateurs aux risques et limites.
  7. Réévaluation du modèle d’affaires : Les modèles d’affaires traditionnels se transforment aujourd’hui pour mieux s’adapter aux nouvelles réalités et aux possibilités offertes par l’IA. Les grades historiques dans les cabinets (assistant / manager / associé) se transforment, les affectations de chacun évoluent. Une réorganisation des cabinets en profondeur est à imaginer, pour intégrer plus efficacement les technologies d’IA dans leurs opérations et pour assurer la pérennité de chacun dans le cabinet.
  8. Restructuration de l’analyse par les cycles : Il a été imaginé que l’IA a un impact potentiel sur chaque cycle d’analyse. Voici quelques exemples pour lesquels le professionnel du chiffre peut bénéficier des ressources de l’IA :
    • Cycle Trésorerie : Etablissement d’un prévisionnel de trésorerie à partir des données historiques de l’entité et des informations de l’open data
    • Cycle Immobilisations : Processus de due diligence et d’évaluation des investissements par rapport à des indices de secteurs
    • Compte de résultat : revue analytique « flash » pour déceler et commenter rapidement les variations significatives
    • Cycles Ventes / Achats : identification des signaux faibles pour anticiper les risques liés aux entreprises en difficulté
    • Cycles Ventes / Achats : analyse des contrats et de leurs CGV, en complément des rapprochements automatisés des bons de commande / factures / bons de livraison

Save the date ! Pour continuer ces réflexions riches sur la thématique de l’IA, le prochain rendez-vous du Lab50 aura lieu en visio le 4 avril 2024 à 12h30.

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