Pour la 3ème fois, le Lab50 se rend au Digital CPA organisé par l’ordre des CPA américains. L’objectif ? Capter les nouvelles tendances en matière d’innovation pour nourrir nos réflexions.

Premier jour au DCPA2023 à Las Vegas

Que retenir de la première journée du DCPA 2024 ?

1. La première journée du DCPA 2024 a débuté avec un atelier captivant intitulé « The Intersection of CPA Firm Culture and Strategic Priorities » animé par Alex Loewenstein. L’atelier a commencé par un constat saisissant : plus de 300 000 experts-comptables et auditeurs ont démissionné aux États-Unis en moins de deux ans, et le marché du travail connaît actuellement une pénurie sans précédent de candidats.

Les cabinets d’experts-comptables et d’auditeurs font face à des défis cruciaux liés à l’efficacité opérationnelle, à la croissance, à la satisfaction client et à la gestion des talents. Face à ce nouvel environnement, la confiance émerge comme un levier essentiel. Alex Loewenstein a partagé les résultats d’une étude sur les attentes des salariés aux États-Unis en 2023, mettant en lumière les priorités suivantes :

  1. Augmentation des salaires et opportunités d’évolution (52%)
  2. Développement personnel et formation (24%)
  3. Baisse de la charge de travail – amélioration de l’équilibre vie professionnelle / vie personnelle (13%)
  4. Télétravail / flexibilité des horaires (11%)
  5. Reconnaissance (10%)
  6. Culture d’entreprise et environnement de travail (9%)

Pour construire des relations de confiance, Loewenstein propose des recommandations pratiques :

À faire :

  • Comprendre les motivations profondes des salariés en explorant leurs valeurs et leurs objectifs de vie
  • Comment ? En utilisant des questionnaires anonymes, en étant empathique, en favorisant l’écoute active, et en instaurant des programmes de mentorat pour les nouveaux arrivants

À ne pas faire :

  • Supposer que tous les salariés veulent devenir associés ou à occuper des postes à responsabilités
  • Penser que le recrutement garantit la fidélité à l’entreprise

En conclusion, Loewenstein a identifié quatre priorités cruciales pour les cabinets et leurs clients dans les mois à venir :

  1. Améliorer l’efficacité, tant du point de vue de la rentabilité financière des projets que des ressources humaines
  2. Stimuler la croissance tout en maintenant la qualité des services
  3. Optimiser le service client en investissant l’énergie auprès des clients les plus précieux
  4. Assurer une gestion proactive des talents en identifiant les profils de collaborateurs actuellement en pénurie et anticiper les besoins futurs

2. La journée s’est prolongée avec une keynote sur l’état actuel des professions du chiffre présentée par Barry Melancon. Dans un monde en perpétuel changement, où la seule constante est le changement lui-même, l’adoption d’une culture de la transformation devient impérative. La clé de l’avenir des professions du chiffre réside dans l’exploitation judicieuse des possibilités offertes par l’intelligence artificielle (IA). La transformation repose sur trois piliers fondamentaux : les ressources humaines, la technologie et la réglementation.

La profession est étroitement liée à un contexte réglementaire complexe, façonné par l’innovation et la croissance, avec des sujets clés comme la sécurité, la durabilité, la transparence, les données, la technologie, l’équité, la fraude, les cryptomonnaies, les risques et la gouvernance.

Sur le monde du travail une étude KOM FERRY 2023 révèle des tendances :

  • 44% des répondants considèrent leurs évolutions de carrière à court terme
  • 54% envisagent un changement de carrière vers des fonctions liées à la durabilité et à la responsabilité sociale des entreprises (RSE)
  • 52% ressentent une déconnexion avec le télétravail, et 64% estiment qu’un retour complet au bureau impactera leur santé

3. La première journée au DCPA 2023 s’est terminée sur un « show » à l’américaine, animé par Pascal Finnette.  La première étape de l’utilisation de l’intelligence artificielle nécessite une adhésion à un état d’esprit en perpétuel changement. Bien que cette posture puisse sembler inconfortable au départ, elle demeure essentielle pour garantir une utilisation concrète et proactive.

Finnette souligne la croissance exponentielle de l’utilisation de l’IA, caractérisée par une progression graduelle suivie d’une explosion soudaine d’utilisation. L’intelligence artificielle ne se résume pas à un simple moteur de recherche comme Google, il ne faut pas donc pas l’utiliser comme tel. Elle se divise en deux aspects distincts : le « Completion », où l’IA complète des textes ou des réflexions, et la « Similarity », où elle comprend les similitudes et les connexions entre les éléments. L’IA excelle dans des contextes de type « plus ou moins » plutôt que dans des contextes de type « vrai ou faux ».

Une avancée notable évoquée par Finnette est le modèle GPT-4V, où le « V » désigne la visualisation. Il permet d’envoyer des photos à Chat GPT et de poser des questions, allant de la description à l’interprétation, en passant par la recommandation, la conversation, l’extraction, l’assistance, et l’évaluation.

Comparant avec les résultats de recherche sur Google, souvent dominés par des publicités, Finnette montre que Chat GPT propose des résultats concrets et non sponsorisés. Ainsi, la question ne se pose plus sur l’opportunité d’utiliser l’IA, mais plutôt sur la manière de le faire.

Pascal Finnette conclut en affirmant qu’il ne faut plus se poser la question de « Qu’est ce qui va changer » mais plutôt de « Qu’est ce qui ne va pas changer ? ».

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