« Explorer demain » c’est le podcast du Lab50 sur le Radio Village Innovation. Notre objectif : donner la parole pendant 5 minutes à des acteurs de l’innovation, des scientifiques, des profils atypiques ou pas, inspirants dans tous les cas, et résonner dans l’écosystème entrepreneurial.

Soyez à l’écoute ! Une nouvelle émission sera diffusée tous les 2èmes jeudis du mois !

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Pour notre 1ère émission, nous avons choisi de traiter du phénomène de charge cognitive et ses effets sur l’efficacité au travail. Ce phénomène, nous avons commencé à vous en parler l’année dernière dans notre article « Le coût de la surcharge informationnelle en entreprise ».

Notre invité est Gaëtan de Lavilléon, docteur en neurosciences.

Tous en surcharge cognitive ? C’est la question que l’on pourrait se poser tant nous sommes soumis dans nos vies quotidiennes, professionnelles et personnelles, à une multitude de sollicitations qui mettent notre cerveau en léger porte à faux par rapport à son fonctionnement intrinsèque.

Nous vous proposons de lever le pied quelques minutes pour prendre un peu de hauteur sur nos réflexes cognitifs et comprendre comment adapter nos fonctionnements professionnels afin de nous permettre de rester efficace tout en regagnant en sérénité.

Gaëtan de Lavilléon bonjour, Docteur en Neuroscience, co-fondateur de Cog’X, cabinet conseil en innovation par la neurosciences.

Quels sont les maux issus de la révolution informationnelle auxquels nous sommes confrontés et qui contrairement à ce que nous pensons nous font perdre en qualité et efficacité de travail ?

Il y a aujourd’hui 2 maux principaux issus de cette révolution informationnelle, c’est-à-dire le fait que l’on soit bombardés d’informations du matin jusqu’au soir, voire du lever jusqu’au coucher.

Ces deux maux sont d’une part le multitasking permanent, ou la sensation de multitasking permament. Du fait de cette sur sollicitation, on va alterner entre des tâches de façon extrêmement rapide, et très souvent faire deux tâches en même temps. On cite le cas typique de la réunion au cours de laquelle on va traiter ses emails. C’est un exemple qui peut paraître très caricatural mais lorsque l’on étudie les modes de travail, on réalise que ce sont des pratiques très régulièrement mises en place par les individus.

D’autre part, c’est l’effacement des frontières entre les vies personnelles et privées, et donc une hyper-connexion permanente du lever jusqu’au coucher. Pour peu que l’on ait un téléphone portable professionnel qui serve de réveil, ce sera alors pour l’individu en question, son premier geste le matin et le dernier le soir.

En parallèle, on observe un diminution des temps de récupération. Or, notre cerveau a besoin de revenir à l’équilibre et donc d’avoir des temps de pause dans la journée mais également et surtout, en dehors des temps de travail.

Gaëtan de Lavilléon finalement aujourd’hui le temps ne s’arrête plus. En étant hyper connectés et surtout hyper réactifs, nous avons tendance à penser que nous touchons au summum de l’efficacité en traitant plus de points dans un temps record. Est-ce un tort de penser cela ?

Tout à fait, cela va nous donner un sentiment d’efficacité perçu à court terme. Le moment où l’on va se me mettre à faire dix choses en même temps va nous donner l’impression que l’on avance, ce qui peut être galvanisant car c’est comme être sur 10 fronts à la fois. Or, en réalité, ces sollicitations et interruptions permanentes vont avoir un coût.

Essayer de travailler en profondeur pendant plusieurs dizaines de minutes, puis porter son attention toutes les 3 minutes sur un autre sujet puis revenir à son travail initial, alterner de cette façon et très rapidement, finit par nuire à nos capacités cognitives, à notre efficacité. Cela génère plus de fatigue donc moins d’énergie et moins de ressources mentales. Lorsqu’une personne retrouve sa vie privée le soir, elle ne va plus avoir assez de ressources à disposition pour profiter de sa vie de famille, de ses amis, de ses hobbies, etc.

Quelles sont les professions les plus exposées ?

Les populations les plus exposées vont être d’une part celles qui sont en contact avec le numérique, ce qui représente de plus en plus de monde et notamment, les personnes en contact avec les clients, les indépendants, dans le secteur des services qui vont avoir la sensation, ou être réellement soumis au devoir répondre rapidement aux demandes des clients.

Si je prends l’exemple des professionnels du chiffre (EC et CAC notamment) qui entrent dans les professions les plus exposées. Ils sont soumis à des périodes d’activités très intenses de façon régulière dans l’année. Est-ce que s’extraire de la tendance actuelle qui est d’être dans la quasi instantanéité des échanges et des demandes, ne risque pas de les rendre moins performants et moins concurrentiels aux yeux de leurs clients ?

Non, c’est même tout l’inverse. En se fixant des règles, ils vont pouvoir a minima conserver leur efficacité mais gagner en sérénité voire améliorer leur efficacité.

Par contre, l’essentiel c’est que ces règles quelles qu’elles soient, soient communiquées à leurs clients. En effet, nous sommes aujourd’hui dans une culture de l’urgence permanente et pour briser cela, il faut avoir des chaînes de communication par lesquelles le client sera par exemple informé des délais de restitution des dossiers, un créneau précis pour privilégier un vrai temps d’échange avec un client défini, etc.

Cela évitera d’avoir des sollicitations permanentes et d’être dans un canal de communication du lundi au vendredi, du matin au soir, de façon ininterrompue.

NB : contrairement au reste du corps, le cerveau n’a pas la notion de courbatures, le signal de surcharge est sous-jacent.

Si vous aviez 2 ou 3 conseils à donner pour commencer à changer de paradigme ce seraient lesquels ?

Se préserver des temps de récupération, notamment ses temps de sommeil par une déconnexion réelle et totale au moins 2 heures avant le coucher et de faire des pauses au cours de la journée, même une minutes peut suffire.

Mais aussi accorder des temps dédiés à la concentration, au travail en profondeur au cours desquels on se coupe de toute sollicitation, toute notification mobile.

Déterminer un temps spécifique à une activité propre, par exemple le traitement des mails, en se limitant à ouvrir sa boîte email deux, trois fois dans la journée.

Gaëtan de Lavilléon avant de prendre un temps de pause et pour terminer cette émission, qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?

Tous les retours positifs qu’ils soient petits ou grands de la part d’individus ou d’organisations que l’on accompagne et qui nous permettent de voir que nous avons un impact positif sur la vie des gens et que l’on améliore leurs conditions de travail.

A plus long terme, j’espère avoir un impact positif sur notre société plus largement.

Aller plus loin

Prochaine émission le 9 janvier : « Demain, tous datas scientists ? » avec Sanaa Moussaïd, expert-comptable, commissaire aux comptes, vice-présidente du conseil supérieur de l’ordre des experts-comptables, en charge de la stratégie numérique.

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